Citroën TUB (1939-1941) : Histoire et caractéristiques

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Louis

Comment un véhicule aussi rare qu’innovant a-t-il pu rester dans l’ombre du symbole absolu que fut le Type H ? Pour tout amateur de camionnette Citroën historique, découvrir le TUB, c’est ouvrir un chapitre passionnant de l’histoire industrielle française, où chaque détail, chaque choix, raconte le destin contrarié d’une révolution technique, coincée entre guerre, innovations de rupture et malentendus culturels. Un véritable roman mécanique, dont l’influence marque encore le monde des utilitaires modernes.

Une légende de l’utilitaire français : histoire et caractéristiques du TUB et son héritage mal compris

Le TUB, ou Traction utilitaire basse, apparaît sous le ciel tourmenté de la France de 1939. Après la reprise en main de la marque Citroën par Michelin à la suite des difficultés financières de l’entreprise, le défi était immense : réaliser un véhicule utilitaire moderne, économique à fabriquer et adapté à une société en mutation. La recherche d’agilité et d’origine du design fonctionnel Citroën conduit les ingénieurs à imaginer une vraie rupture par rapport à la génération des utilitaires d’avant-guerre.

La camionnette Citroën TUB propose une configuration audacieuse avec traction avant, plancher bas à quelques dizaines de centimètres du sol et une cabine avancée qui permet au conducteur de tenir debout dès la montée dans l’habitacle. Surtout, son génie réside dans la fameuse porte latérale coulissante révolutionnaire pour l’époque, offrant aux livreurs une accessibilité inédite pour charger et décharger à la volée. Le système d’équilibrage du poids de la camionnette et la charge utile de 1200 kg font du TUB un des modèles les plus fonctionnels jamais pensés dans l’entre-deux-guerres.

Pour répondre aux contraintes industrielles et budgétaires, Citroën fait appel au carrossier Fernand Genève, qui conçoit une carrosserie simple du TUB faite de panneaux de tôle plate, complétés par des rideaux en toile à l’arrière, afin de limiter l’usage des pièces embouties coûteuses. L’équipement mécanique hérite en grande partie du moteur 4 cylindres de la Traction, en version 7CV (puissance modeste) puis 11CV pour le TUC. Le TUB adopte une suspension à roues indépendantes et un système de frein hydraulique, ce qui, pour un modèle utilitaire des années 1940, illustre l’avance technique de cette camionnette française.

  • 🚗 Porte latérale coulissante inédite pour l’accès rapide au chargement

  • ⚙️ Planche de chargement ultra-bas grâce à la traction avant

  • 🛠️ Motorisation issue de la Citroën Traction (7CV, puis 11CV sur TUC)

  • 🔩 Carrosserie mixte tôle/rideaux toile pensée pour l’économie de production

Entre juillet 1939 et 1941, seuls environ 1 748 exemplaires produits du TUB sortiront des chaînes, et 313 TUC, handicapés par les contraintes de la guerre et les réquisitions. Le manque d’essence, la priorité militaire et la fragilité du réseau de distribution condamnent ce fourgon à la rareté.

🚍 Caractéristique

Spécifications du Citroën TUB

Remarque

Année de lancement

1939

Avant-guerre, production interrompue en 1941

Moteur

4 cylindres Traction 7CV/11CV

Evolution mécanique sur TUC

Dimensions

4,25 m x 1,80 m env.

Cabine avancée, plancher très bas

Charge utile

1 200 kg

Accès et modularité exemplaires pour l’époque

Suspension/Brakes

Roues indépendantes, freins hydrauliques

Confort supérieur aux utilitaires contemporains

Production

1 748 TUB, 313 TUC

Faible à cause de la guerre

Le design en tôle ondulée n’est en réalité qu’une fausse piste popularisée par le Type H, mais le TUB symbolise avant tout le modèle utilitaire des années 1940 qui a ouvert la voie aux générations suivantes. Pour certains collectionneurs, retrouver un TUB en état revient à dénicher la perle rare de la camionnette Citroën historique, tant la postérité de ce véhicule a été éclipsée par son descendant direct.

L’évolution du design utilitaire français : du TUB au Type H, entre innovation et malentendus

🔧🕰️ Le passage du TUB au Type H s’inscrit dans l’histoire des prototypes utilitaires Citroën capables de s’adapter aux bouleversements de l’après-guerre. Le bureau d’études, mené par Pierre Franchiset et Pierre Jules Boulanger, s’appuie sur les réussites du TUB : traction avant, plancher bas, cabine avancée, puis conçoit un véhicule au design utilitaire en tôle ondulée devenu iconique. La naissance du Type H utilitaire en 1948 marque une ère nouvelle, où l’usage professionnel prime sur l’esthétique bourgeoise des fourgons d’avant-guerre.

Si le TUB fut un pionnier technique, le Type H deviendra la référence du fourgon typique en France et dans une grande partie de l’Europe. La production s’étale de 1948 à l’année 1981 Type H, avec une diffusion énorme : environ 473 000 exemplaires. Le design cubique Citroën utilisé pour ce nouvel utilitaire optimise au maximum l’utilisation commerciale du Type H, proposant des volumes utiles exceptionnels et des déclinaisons inédites – du camion de livraison emblématique à la version ambulance, fourgon de police ou Type H utilisé comme food truck dès les années 60.

Liste synthétique de l’héritage du TUB sur le Type H :

  • 🚛 Planche de chargement bas et accès latéral rapide

  • 🔩 Traction avant et avoir un moteur de la traction avant installée sur un utilitaire

  • 🔑 Porte coulissante latérale maintenue et perfectionnée

  • 🧰 Design fonctionnel Citroën affiné, matériaux économiques : tôle ondulée

La confusion entre ces deux véhicules tient donc à la continuité de certaines innovations décisives, mais l’impact sociétal du Type H (commerces ambulants, véhicule de commerce ambulant, restauration mobile, fourgons ateliers, caravanes) en a fait un mythe, éclipsant complètement le TUB dans l’imaginaire collectif. En 2025, il reste rare de croiser un TUB, une camionnette révolutionnaire, alors que le Type H trône fièrement dans les meetings de véhicules anciens et festivals vintage pour son style unique.

Un détail souvent oublié : durant la guerre, une poignée de TUB réquisitionnés seront modifiés par la société Fenwick pour servir de véhicules électriques sous le nom d’Urbel, preuve d’une capacité d’adaptations de la voiture utilitaire bien en avance sur son temps. De la version de base au TUC optimisé pour la charge, jusqu’au TAMH ambulance et à ces « Urbel » silencieux, le TUB n’aura jamais trouvé les marchés pour exprimer tout son potentiel industriel.

Pourquoi le TUB et le Type H sont-ils souvent confondus malgré leurs différences techniques ?

La raison principale de la confusion entre le TUB et le Type H tient à plusieurs facteurs sociaux et techniques. Le Type H, véritable best-seller de la section utilitaire Citroën, va imposer son image dans la rue, notamment par sa diffusion massive chez les commerçants, brasseurs et artisans ambulants. En même temps, le TUB n’aura jamais bénéficié de publicité à cause de la brièveté de sa production, de la guerre et de la priorité donnée aux besoins militaires.

L’historique du Citroën TUB et celui du Type H sont intimement liés. Même leur nom prête à confusion, beaucoup parlant de « tube » pour les deux, alors que le vrai TUB n’a jamais reçu cette terminaison publique officiellement. Ce glissement lexical naît de la simplicité phonétique et de l’impact visuel du Type H, véhicule « tout en volumes ».

Comparaison technique des deux utilitaires :

📦 🛠️  Critère

TUB

Type H

Production

1 748 exemplaires (plus 313 TUC)

473 289 exemplaires

Moteur

4 cylindres essence Traction (7CV / 11CV)

4 cylindres essence puis moteur diesel du Type H

Carrosserie

Tôle plate, rideaux toile à l’arrière

Tôle ondulée iconique sur toute la surface

Porte

Portes latérales coulissantes originales

Porte latérale coulissante perfectionnée

Utilisation

Livraison, ambulance, version électrique Urbel

Ambulance, food truck, camping-car, police, commerce ambulant

Années de production

1939-1941

1948-1981

  • 🧾 Le terme « tube » apparaît pour désigner le Type H dans la rue dès son arrivée.

  • 🚦 Les deux modèles utilisent la traction avant et la porte coulissante.

  • 🏁 Le TUB se reconnaît à ses rideaux à l’arrière et à sa rareté.

C’est la longévité de la camionnette Citroën Type H et sa popularité dans la France rurale et urbaine qui renforcera l’amalgame, au point que l’histoire des voitures utilitaires françaises semble pour beaucoup débuter réellement avec la génération H, ignorant que la vraie révolution industrielle s’est jouée sur le TUB. Un clin d’œil final : aujourd’hui, beaucoup de food trucks ou boutiques ambulantes achètent des reproductions ou des maquettes de TUB et de Type H pour véhiculer l’image du style rétro de la camionnette française.

Origine et impact du surnom « Tube » dans la culture automobile française

Aux yeux de la culture populaire, citer le « tube » évoque immédiatement l’image du Type H, roi des routes pendant plus de trente ans, du cirque au bistrot ambulant ! Ce surnom s’explique par la forme particulière du Type H vue de l’arrière : un design massif, presque en « tube » épais d’acier, renforcé par la tôle ondulée. Ce n’est jamais le TUB, mais sa descendance, qui popularise ce mot.

  • 🎉 Présence du Type H lors de manifestations culturelles (ex. Mai 68, fêtes, marchés traditionnels)

  • 🛻 Encore utilisé en food truck, ou comme camping-car dans les rassemblements vintage

  • 🎨 Icône pop exposée dans des musées ou personnalisée en maquette ou miniature

La véritable influence du mot « tube » déborde la seule automobile. Un camion de livraison emblématique Type H devient un outil de communication : il sert de décor pour les films sur la France populaire, figure dans les albums de Tintin et fait vibrer les collectionneurs attachés à la conception automobile historique de la France des Trente Glorieuses. Les food trucks branchés de 2025 surfent toujours sur cette vague rétro pour inaugurer leur boutique ambulante !

Ainsi, si certains TUB ont inspiré la création d’un modèle réduit ou servi dans quelques événements historiques, ce sont bien les millions de français ayant vu défiler un Type H qui ont fait passer le terme « tube » dans le langage courant pour désigner le fourgon Citroën mythique.

Pourquoi le surnom « Tube » est-il souvent attribué à tort au TUB et au Type H ?

La paternité contestée du surnom « tube » vient d’un jeu phonétique et visuel : le TUB porte un nom qui se prononce « tube » à la française, tandis que le Type H, par sa silhouette, s’impose dans l’espace public comme le vrai « tube » roulant. Il devient l’incarnation de la voiture utilitaire française pour toute une génération, au point que les manuels d’histoire ou les revues d’anciens parlent indistinctement de « tube » pour désigner l’un ou l’autre.

La confusion s’est encore amplifiée à cause de la rareté des TUB en circulation, et du peu de traces photographiques laissées par cette série. Ainsi, l’historique du TUB et du Type H devient flou : pour la plupart des passionnés, le passé du TUB n’est connu que par les anecdotes de collectionneurs ou les salles de musée, alors que le Type H traverse la France sur tous les terrains : police, gendarmerie, marché, boucherie, pharmacie, cinéma…

  • 📚 Appellation « tube » rentrée dans le langage courant sans distinction des modèles

  • ⚡ Lien entre la forme tubulaire du Type H et le son du nom TUB

  • 🖼️ Rareté des visuels du TUB d’époque et surabondance d’images du Type H dans les médias

Plusieurs modèles utilitaires des années 1940 ayant précédé le Type H l’ont aussi été, comme le Peugeot D3 ou certains Renault, mais seul le Type H a transformé ce surnom en icône indétrônable. Pourtant, rien n’empêche aujourd’hui de réhabiliter le TUB dans l’univers patrimonial, et de le voir un jour briller comme le méritent tous les véhicules qui ont bousculé l’innovation dans le véhicule utilitaire.

FAQ

Quelles sont les principales différences entre le TUB et le Type H ?

Le TUB, conçu juste avant la Seconde Guerre mondiale, se distingue par sa production ultra-limitée, sa carrosserie simple (tôle plate et rideaux toile), un moteur et un châssis empruntés à la Citroën Traction, et sa porte latérale coulissante pionnière. À l’inverse, le Type H hérite du plancher bas, du design en tôle ondulée, d’une structure monocoque et d’une très large diffusion commerciale (avec moteurs essence puis diesel), favorisant la longévité de la camionnette Citroën et la polyvalence (food truck, ambulance, police, etc.).

Pourquoi la production du TUB a-t-elle été aussi limitée ?

La production du TUB, débutée en juillet 1939, a été perturbée dès son lancement par la Seconde Guerre mondiale : manque de matières premières, réquisitions, priorités militaires et coupures dans les chaînes de montage n’ont permis qu’à 1 748 exemplaires produits du TUB et 313 TUC de voir le jour. Après la guerre, le Type H prendra la relève en s’inspirant directement des innovations introduites par le TUB.

Le TUB est-il encore visible aujourd’hui ou peut-on en acheter d’occasion ?

Les TUB existants sont extrêmement rares : seul un nombre infime d’exemplaires restaurés (ou à restaurer) apparaissent dans les rassemblements de véhicules anciens. Les annonces d’occasion ou modèles réduits sont recherchés ardemment par les collectionneurs. Pour les passionnés, le TUB devient un vrai Graal de la camionnette Citroën historique, et de nombreuses maquettes sont aujourd’hui éditées pour perpétuer l’esprit de cet utilitaire révolutionnaire.

Quelles innovations techniques le TUB a-t-il inaugurées chez Citroën ?

Le TUB pose les bases de l’accessibilité dans les camionnettes modernes : plancher ultra-bas, portes latérales coulissantes, cabine avancée, suspension indépendante, système de frein hydraulique, motorisation avant (traction), ainsi qu’une conception rationnelle de l’espace utile. Il influence la série des utilitaires Citroën de l’après-guerre et reste le précurseur du Type H.

Pourquoi le surnom « Tube » prête-t-il à confusion pour le TUB et le Type H ?

La confusion vient de plusieurs facteurs : la ressemblance phonétique (TUB se prononçant « tube ») et le fait que le véritable « tube » visuel, le Type H, s’est imposé dans l’espace public et médiatique à partir de 1948. L’association du terme à la forme et non au nom du véhicule a entretenu ce mélange, renforcé par la quasi-disparition du TUB sur les routes et la postérité incomparable du Type H.

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